Angkor nous!

Publié le par asie-2011

Un réveil encore une fois, cela devient une habitude, très matinal. C’est à 3H45 du matin que le réveil de J. a sonné, lequel s’est rué pour l’éteindre et a réussi l’exploit de se lever une minute après. Nous sommes partis à 4H00 du matin pour rejoindre l’aéroport et le terminal spécialement réservé à Air Asia.

 

Pour cela, il a fallu encore une fois prendre la navette de 4H30, dans laquelle nous avons essayé de prolonger tant bien que mal notre nuit. Après l’enregistrement des bagages, le décollage se fit finalement à 7H00, et après deux heures de vol et de sommeil, nous sommes arrivés à 8H00 heure locale (il y a une heure de moins au Cambodge) à l’aéroport de Siem Reap.

Avant de sortir de l’aéroport, il faut encore remplir les papiers pour obtenir un visa. Cela se déroule sans problème, et, bien que deux d’entre nous n’avaient pas de photo, cela ne posa pas de problèmes, car en ajoutant 1 dollar, la photo était prise par les autorités à l’aide d’une webcam qui datait du siècle dernier.

 

Une fois ces formalités passées, nous avons dû prendre un taxi pour rejoindre notre hôtel se situant à quelques kilomètres à l’extérieur de la ville. Le chauffeur, qui au départ semblait plutôt sympathique, se mit alors à vouloir nous vendre ses services de manière très insistante pour la journée. Nous nous sommes laissé convaincre, d’autant que le prix qu’il proposait pour la journée était de 30 dollars. Quand il nous a demandé quels temples nous voulions visiter, nous avons répondu les plus éloignés de la ville, car nous disposions d’une voiture.

Nous arrivons vers 8H45 à l’hôtel où le personnel se révèle être charmant. A notre arrivée, serviettes rafraîchissantes et cocktails de fruits sont de la partie. Finalement, nous laissons nos bagages, et retournons dans le taxi pour la dernière formalité nécessaire avant de visiter Angkor, à savoir acheter les pass pour 3 jours. En effet, Angkor est si étendue qu’une unique journée de visite ne suffit guère. il faut donc acheter des tickets spéciaux, où notre bouille apparait pour pouvoir visiter tous les temples. Le taxi nous y conduit, et après que nous les ayons achetés, il nous redemande notre destination. C’est à ce moment que les problèmes commencèrent…

 

Le chauffeur nous redemanda alors notre destination. Alors qu’il n’avait pas changé son prix de 30 dollars quand nous lui avions annoncé notre destination précédemment, il sortit cette fois une feuille, calcula les charges supplémentaires pour se rendre aux temples que nous lui avions indiqués. Au lieu de 30 dollars, c’est 110 dollars qui étaient maintenant annoncés… Nous nous sommes alors indignés devant une telle malhonnêteté intellectuelle de la part du chauffeur !!! Nous avons essayé de discuter avec lui, mais après lui avoir dit qu’il nous avait menti par omission, cela était devenu un dialogue de sourds. Nous lui avons alors demandé de nous ramener à l’hôtel. Ignorant notre demande, il continuait à essayer de nous embobiner et à comparer ses prix avec ceux de l’Hôtel de la Paix, qui est un des plus chers de la ville. Finalement, après avoir fermement négocié et qu’une ceinture se soit détachée, il accepta pour 55 dollars. Nos relations ont donc été plutôt froides avec lui au cours de la journée.

 

Cependant, nous nous sommes tout de même rappelé que nous allions visiter une des merveilles de l’humanité, à savoir Angkor. Avant de vous faire part de nos péripéties, un peu d’histoire s’impose. Et oui, parfois il faut passer par là. Finalement que connaissez-vous d’Angkor ? Au final, pas grand-chose à moins d’y être déjà allé, seulement que c’est une ville du Cambodge. C’est là votre première erreur. Angkor n’est pas le nom d’une ville du Cambodge, mais désigne une cité khmère bâtie entre le IXe et le XIVe siècle. C’est suite à l’unification du pays par Jayavarman II au IXe siècle que débuta la création d’un premier temple à Angkor, qui était alors la capitale de l’empire khmer. Suivirent à cela plus de cinq siècles de constructions intenses de temples par les différents rois. En effet, ceux-ci devaient pendant leur règne, honorer leur divinité préférée, les plus importantes avec notamment Vishnu, Brahma, et Shiva, leurs parents, tous leurs grands-parents, et le roi précédent. Pour cela, il fallait passer par la création d’un temple pour chaque personne où divinité, lesquels devaient être plus beau et impressionnants que les précédents. Il y a donc eu pendant plus de cinq siècles une émulation et une création aussi bien artistique qu’architecturale intense, ce qui a donné naissance à la célèbre cité d’Angkor. Elle s’étendra lors de son apogée sur environ 1000km², et comptera plus de 250 temples. Nous n’avons bien sûr pas pu tout visiter, et n’avons dû nous contenter que des principaux.

 

Le taxi faisait route, dans un silence gênant, car le chauffeur boudait quelque peu (normal c’est un bouddhiste) vers Banteay Srei, un temple se situant à 37 kilomètres de Siem Reap et dont la construction débuta en 967. C’est le premier temple à avoir été restauré par l’EFEO (Ecole Française d’Extrême-Orient). Banteay Srei signifie « citadelle de la femme ». Pourquoi ce nom ? Les sculptures et les bas-reliefs étant tellement fins et délicats, la légende veut qu’un tel travail n’aurait pu sortir que des mains d’une femme.

 

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Ce n’est néanmoins pas un temple royal, car il a été construit sur l’ordre d’un conseiller du roi. Si sa petitesse surprend, elle n’enlève cependant rien à la beauté du lieu. Ce temple ne se laisse comparer à rien d’autres à Angkor, car il se distingue non pas par sa taille ou son exubérance, mais par les extraordinaires bas-reliefs et motifs sculptés à même le grès rose. Petite anecdote, André Malraux a été arrêté en 1923 pour avoir tenté de voler plusieurs des statues du temple.

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Si la chaleur ne nous avait pas paru excessive à la sortie de l’aéroport, c’était en fait parce qu’il n’était que 8H30. Au fur et à mesure de la journée, la température augmenta significativement, et, vers midi nous transpirions allègrement dans nos habits. C’était incroyable ! Sans rien faire, nos T-shirts devenaient trempés. Nous sommes tombés des nues quand le chauffeur nous a dit qu’il ne faisait que 32 degrés. Pour nous, la température extérieure avoisinait les 45 degrés. Nous nous sommes rendu compte qu’outre le soleil, c’était surtout l’extrême humidité qui donnait l’impression d’étouffer. Se mettre à l’ombre était inutile étant donné l’atmosphère particulièrement lourde. Tous les touristes se transformaient donc en piscine ambulante.

 

 

Nous avons ensuite repris la route, pour cette fois parcourir 67 kilomètres et rejoindre Beng Mealea, l’un des temples les plus mystérieux d’Angkor. Il a été érigé au XIIe siècle sous le règne de Suryavarman II, et à partir des mêmes plans qu’Angkor Wat qui est le symbole d’Angkor. Beng Mealea a été construit majoritairement à partir de grès. Il est aujourd’hui recouvert par la végétation et d’énormes arbres qui ont poussé à même les murs. Du fait de son éloignement et de sa végétation luxuriante, on a l’impression de visiter un temple abandonné. Ce sentiment a été renforcé par notre visite que nous qualifierons de particulière. En effet, sur les conseils du Taïwanais rencontré la veille, nous avons suivi les « monkey boys » à travers les ruines du temple. Ces petits garçons nous ont éloignés du chemin tracé pour nous faire grimper sur les murs et ce qu’il en reste, et ainsi découvrir le site depuis des points de vue inaccessibles au commun des touristes.

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Ils nous ont guidé à travers le temple, et nous ont expliqué son histoire. Selon eux, si le temple a été autant détruit, c’est parce que les khmères rouges auraient posé des bombes sur les arbres qui soutenaient les fondations. Ces informations bien que plausibles restent cependant à vérifier, car ce temple est un peu tombé dans l’oubli et est bien moins visité que les autres (il ne figure même pas dans tous les guides!).

Ce mode de visite n’était sans doute pas très légal, car quand un garde à surpris les petits et J., ces derniers ont détalé et ont dit à Jérémie de courir pour se cacher. Cela restera tout de même une expérience inoubliable, car nous avons découvert ce temple d’une manière totalement atypique. Nous avions réellement l’impression d’être des explorateurs découvrant un trésor perdu et enfoui. Encore une petite anecdote, c’est ce temple qui  a servi de cadre pendant le tournage de Deux Frères, le film de Jean-Jacques Annaud. Nous n’avons néanmoins pas trouvé les tigres.

 

A la fin de la visite, nous nous sommes aperçus que dès leur plus jeune âge, les enfants avaient le sens des affaires, car ils nous avaient séparés pour pouvoir obtenir trois pourboires au lieu d’un seul. Tant pis, la visite du temple de cette manière n’avait pas de prix.

 

Nous sommes revenus à la voiture et avons pris la route de l’ensemble de Rolûos, composé de trois temples. Ils ont été construits à la fin du IXe siècle, et comptent donc parmi les plus anciens. Mais après Benteay Srei et Beng Mealea, ils sont malheureusement apparus comme  moins impressionnants.. Cela nous a tout de même permis de pouvoir observer l’évolution du style architectural au cours des siècles.

 

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Après cela, nous n’en pouvions plus, et sommes rentrés pour prendre la douche tant attendue, car nous ressemblions plus à des piscines ambulantes qu’à des êtres humains. Peu après, nous avons puisé dans les dernières forces qui nous restaient pour aller manger en ville. Nous avons alors troqué notre costume d’explorateur, pour celui d’aventurier des papilles. En effet, nous avons eu pour dîner du kangourou, du serpent et du crocodile !

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Ceci est le premier volume de notre trilogie cambodgienne. La suite dans quelques heures.

 

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M
<br /> Superbes ces premieres photos et ces premiers commentaires sur Angkor...Maintenant, il faut deviner : d ou vient le kangourou? Et qui a mange quoi?<br /> <br /> <br />
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